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Mensonges sur le divan

Si le sujet de la thérapie vous intéresse et si vous aimez lire, vous devriez aimer Irvin David Yalom. Professeur émérite de psychiatrie, psychothérapeute, cet homme de 85 ans est également écrivain. Mensonges sur le divan est le premier livre que j’ai lu d’Irvin D. Yalom et je pense qu’il peut être intéressant de commencer par celui-ci, plus facile d’accès.

Mensonges sur le divan d’Irvin D. Yalom

Mensonges sur le divan narre l’histoire d’un psychanalyste pris au piège de l’une de ses patientes, qui n’en est pas vraiment une, et de sa volonté d’être plus proche des personnes qu’il reçoit dans son cabinet. Si le prologue est un peu long – 62 pages tout de même – mettant en scène le psychanalyste en question et un autre psychanalyste accusé d’avoir failli à la déontologie que tout patient est en droit d’attendre vis-à-vis de son thérapeute, il est absolument nécessaire. Incontournable même pour comprendre les 500 autres pages à venir dans lesquels Irvin D. Yalom, par l’intermédiaire de ces personnages, forts bien décrits, revisite les différents concepts de thérapie ainsi que les auteurs de ces théories. Se lit comme un polar avec, comme il se doit, un suspense qui monte crescendo!

Extrait, page 301 :

« Le lendemain après-midi, Ernest griffonnait quelques notes à la hâte en attendant la deuxième séance de Carolyn Leftman. La journée avait été longue, mais il n’était pas fatigué: lorsque les séances étaient bonnes, il était toujours requinqué. Et jusqu’ici, les choses s’étaient bien passées. Ç’avait été le cas, au moins, pour quatre de ses cinq patients. Le cinquième, Brad, comme toujours, avait consacré la séance à fournir un compte rendu aussi détaillé qu’ennuyeux de sa semaine. Ce genre de patients semblait intrinsèquement incapable de tirer profit de leur thérapie. Après avoir tout tenté pour le guider vers des sphères plus élevées, Ernest commençait à penser qu’une autre approche, comportementale peut-être, pourrait mieux aider Brad à surmonter son anxiété chronique et sa tendance à la procrastination permanente. Mais chaque fois qu’il commençait à exprimer des choses, celui-ci se lançait dans des propos gratuits sur les immenses bienfaits de cette thérapie, sur la fin de ses crises d’angoisse et sur la qualité de son travail avec Ernest.

Ce dernier ne se satisfaisait plus d’endiguer simplement l’anxiété de Brad. Comme avec Justin, il était de plus en plus impatient, au point de modifier son critère d’appréciation d’une bonne thérapie : désormais, il n’était satisfait que si le patient se livrait, prenait des risques, faisait des avancées et, plus que tout, avait envie de travailler et d’explorer le fameux « entre-deux », cette zone qui sépare le patient du thérapeute ».

Irvin D. Yalom.

La dépression photographiée
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